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Les adouls accusent Abdellatif Ouahbi de revenir sur ses engagements et prolongent leur grève

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Le torchon brûle entre les adouls et le ministère de la Justice. En effet, depuis lundi dernier, ils ont entamé une grève qui se poursuivra jusqu’au 31 mars. Ce débrayage intervient un mois seulement après une première grève de 10 jours organisée du 29 janvier au 5 février dernier. À travers ces mouvements de protestation, les adouls expriment leur colère contre les déclarations du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, prononcées le 23 janvier dernier à la Chambre des conseillers. Le ministre avait annoncé son refus d’accorder le droit à ces professionnels de pratiquer certains actes liés aux transactions immobilières, notamment le droit de dépôt.

«Nous avons été surpris par les déclarations du ministre au Parlement, car ces déclarations vont à l’encontre de ce qui a été prévu dans le projet de loi 16-22 relatif à la profession des adouls, un texte élaboré pourtant dans le cadre d’une approche de concertation. Car le projet de loi qui a été déposé au secrétariat général du gouvernement en 2022 prévoyait bel et bien le droit aux dépôts de consignation, mais nous avons été surpris de découvrir que la version distribuée en novembre 2023 par le secrétariat général du gouvernement aux différents départements gouvernementaux pour recueillir leur avis était complètement différente de celle déposée en 2022. Le texte a été revu de fond en comble et aucun des engagements pris par le ministère n’a été respecté !» s’exclame Lhoucine Dandi, premier vice-président de l’Ordre national des adouls, dans une déclaration accordée au «Matin».

D’après le même intervenant la nouvelle mouture du texte prévoit un plafonnement des montants des transactions qui peuvent faire l’objet de dépôt de consignation, ce qui constitue aux yeux des adouls un retour sur les engagements pris par le ministère de la Justice dans le cadre des six procès-verbaux signés lors des concertations ayant précédé l’élaboration de la loi et qui prévoyaient l’octroi du dépôt de consignation sans aucune condition.

En outre, les adouls déplorent le fait que la nouvelle version du projet de loi stipule l’obligation pour ces professionnels d’effectuer des enregistrements audiovisuels des transactions relatives à l’immobilier et leur conservation pour une durée de quatre années. Une mesure qui, selon M. Dandi, était facultative dans la première mouture transférée au secrétariat général du gouvernement. En outre, les professionnels dénoncent le fait d’élargir l’accès à la profession aux titulaires de licence en études islamiques, profession qui était auparavant réservée aux lauréats des Facultés de droit, de la Chariaâ et de l’Université Quaraouiyine.

Réagissant à ces amendements apportés au texte «sans concertation» avec les adouls, ces derniers appellent à une réouverture urgente du dialogue avec le ministère de la Justice afin de réexaminer ces points. Ils annoncent d’ailleurs une troisième grève de 21 jours, prévue à partir du 8 avril prochain, pour faire entendre leur voix, tout en réaffirmant leur détermination à poursuivre la bataille jusqu’à l’obtention d’une réponse favorable à leur revendication.


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