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Banques: Le plus gros du choc attendu en 2021

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Les banques ont constitué des provisions massives pour faire face au choc induit par la crise du Covid-19. Le coût du risque de plusieurs établissements a doublé, voire triplé au premier semestre. Il est passé de 170 millions de DH à  415 millions de DH à CIH Bank. Mais le plus dur reste à venir, s’accordent à dire les banquiers. «L’année la plus difficile que nous aurons à vivre sera 2021», estime Lotfi Sekkat, PDG du CIH Bank lors du webinaire sur les résultats semestriels.

Des milliers d’entreprises vivent sous perfusion depuis plusieurs mois. Le dispositif de soutien déployé par le gouvernement, notamment les crédits garantis, ont permis d’éviter que de nombreuses entreprises ne mettent la clé sous la porte. Sauf que le soutien public ne sera pas permanent et le débranchement des aides pourrait accroître le nombre de défaillances.

Le coût du risque intègre une part importante de provisions en anticipation des impacts de la pandémie sur les opérateurs. Les banques devraient maintenir le même effort au deuxième semestre et au-delà compte tenu des scénarios de sortie variables selon les secteurs. «Un retour à un coût du risque normal se dessinerait dans le meilleur des cas à partir de 2022», prévoit le PDG du CIH Bank.

Les demandes de report d’échéances de crédit persistent, surtout de la part des entreprises opérant dans les secteurs les plus touchés par la crise, notamment le tourisme et la restauration. Dans l’urgence, le gouvernement a mis en place des solutions pour préserver les capacités de production et l’emploi. Cependant, il faudra trouver d’autres instruments que la dette pour accompagner les entreprises. Ce sera notamment le rôle des fonds sectoriels qui viendraient soutenir les entreprises en fonds propres.

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Avec un portefeuille de prêts composé pour moitié de crédits immobiliers, CIH Bank a été comme d’autres banques durement affectée par le confinement et la chute des transactions au deuxième trimestre. Ce qui a impacté la production de crédit immobilier. Cependant, les professionnels notent une reprise de l’activité sur les mois de juillet et d’août. Pour les acquéreurs, le contexte devrait offrir de nombreuses opportunités. «L’écosystème, aussi bien les promoteurs que les banques, est conscient qu’il faut impulser la dynamique du secteur», indique le patron du CIH Bank.

Toujours sur le secteur immobilier, les banques se préparent à l’entrée en vigueur de la directive de Bank Al-Maghrib sur les dations en paiement. Ces dernières années, elles avaient récupéré aux alentours de 18 milliards de DH d’actifs immobiliers en remboursement d’une partie des dettes des promoteurs immobiliers. Les actifs récupérés par CIH Bank se chiffrent à plusieurs centaines de millions de DH. «La directive de Bank Al-Maghrib aura un impact sur nos fonds propres, mais il n’est pas insurmontable. Il n’y a pas de sujet à ce niveau», balaie le management.

Malgré une conjoncture exceptionnelle, «nous n’avons pas, à ce stade, besoin d’augmenter nos fonds propres», estiment les dirigeants de la banque. A fin juin, le ratio de fonds propres durs (CET 1) s’établit à 8,25% contre une exigence minimale de 8%. Le ratio de solvabilité Tier 1 s’affiche à 9,92%. Le ratio de solvabilité global a baissé de 1,09 point par rapport à juin 2019, mais il reste à un niveau confortable de 15,76% contre 12% requis.

F.Fa

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